Alors que la Russie célèbre les 80 ans de la « mère des Victoires », sur fond de guerre en Ukraine, Vladimir Poutine a fait son traditionnel discours de Volgograd (ex-Stalingrad). Il y a déclaré que la Russie était à nouveau menacée par les chars allemands, traçant un clair parallèle entre la campagne nazie de 1942 et l’envoi récent de Leopard-1-Panzer par l’Allemagne pour soutenir l’effort de guerre ukrainien.
La bataille de Stalingrad, qui a coûté 800.000 vies à l’Union Soviétique, a marqué le tournant de la Seconde Guerre Mondiale. Le slogan, répété lors des célébrations, « Nous pouvons le faire encore une fois », n’a donc rien de rassurant pour l’Allemagne : il témoigne d’un imaginaire de la victoire à tout prix, et de l’opposition entre le Mal absolu et le Bien – le Bien étant la Russia stalinienne ou poutinienne.
Dans une conférence de presse avec Ursula von der Leyen, Volodomyr Zelensky a affirmé que la Russie se préparait à « prendre sa revanche, non seulement contre l’Ukraine, mais contre l’ensemble de l’Europe libre et du monde libre ». Il appelait ses alliés occidentaux à livrer plus d’armes, en prévision d’une probable attaque russe aux alentours du 24 février, date anniversaire du début de la guerre, et jour choisi par l’Union européenne pour annoncer de nouvelles sanctions contre la Russie – ce sera le dixième groupe de sanctions en un an. Le ministre des Affaires Étrangères russes Sergueï Lavrov a aussitôt répondu, dans la ligne poutienne, que ces annonces relevaient « du racisme, du nazisme ».