Le président Volodymyr Zelensky, a accusé en début de semaine la Russie d’avoir passé commande pour 2000 Shahed-136 et Shahed-131 iraniens, ces drones kamikazes responsables de la destruction d’environ 30% du réseau électrique ukrainien. Il ajoute que « des instructeurs iraniens sont venus apprendre aux Russes à utiliser ces drones », et suggère qu’il y a probablement un accord d’échange entre Moscou et Téhéran, pour une « aide russe au programme nucléaire iranien ».
Si la Russie et Téhéran nient tout partenariat, la question inquiète l’Occident. La France, l’Angleterre et l’Allemagne ont réclamé une enquête impartiale de l’ONU, suite à quoi Vladimir Poutine a fait savoir qu’il « reverrait sa collaboration avec le Secrétaire Général des Nations-Unies », Antonio Guterres. Les pays membres de l’Union Européenne, actuellement sous présidence tchèque, se sont mis d’accord pour prendre de nouvelles sanctions contre l’Iran.
Mais l’Iran pose un problème délicat. Allié ambigu de la Russie, au seuil de l’arme nucléaire, l’État théocratique, en ce moment en proie à une sanglante répression interne, joue double-jeu. D’un côté, Nasser Kanani, porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères, a déclaré dans un communiqué : « Nous sommes pour la paix et un arrêt immédiat de la guerre en Ukraine par le biais d’un processus politique ». De l’autre, Clément Therme, chercheur à l’institut international d’études iraniennes, affirme : « Le gouvernement iranien nie la livraison d’armes pour limiter les dégâts vis-à-vis de l’Occident, mais le guide suprême Ali Khamenei et les gardiens de la révolution assument à mots couverts ».
Il semblerait donc que ce soit une nouvelle alliance, idéologique et stratégique, qui se dessine entre Moscou et Téhéran, contre l’Occident. Face à cette alliance, les sanctions sont inutiles, et les négociations impossibles.