Depuis sa création en 1985, l’espace Schengen permet la libre circulation des personnes entre ses États membres, aujourd’hui au nombre de 26. De Gibraltar à Tallinn, ce sont 3.5 millions de personnes qui y voyagent, chaque jour, créant des liens économiques, culturels et humains.

Un récent rapport de la Commission Européenne rappelle l’importance de l’achèvement de l’espace Schengen, et invite le Conseil à ratifier l’adhésion de la Bulgarie, de la Croatie et de la Roumanie, qui ont mené à bien le processus d’évaluation, notamment en renforçant l’efficacité de leur lutte contre la corruption et le crime transfrontalier. Chypre pourra aussi les rejoindre, une fois son évaluation réussie.

Rappelons que la Bulgarie, la Croatie et la Roumanie font partie de l’Union Européenne, mais que leur adhésion à l’espace Schengen a été retardée par des craintes concernant leur système judiciaire, et une possible vague d’immigration.

À l’heure où l’on parle de « moment européen », et de la nécessité d’assurer un espace de sécurité et de liberté face à l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, leur ralliement à l’espace Schengen enverrait un message fort d’unité et de solidarité européenne.

Parmi les autres mesures prioritaires évoquées par le rapport de la Commission Européenne, on trouve la mise en œuvre de la nouvelle architecture informatique, et l’interopérabilité pour la gestion des frontières, un pas important pour l’harmonisation des processus en ligne. Autant le rapport rappelle la nécessité de vérifications systématiques pour les voyageurs aux frontières extérieures de l’espace Schengen, autant il invite à lever tous les contrôles aux frontières intérieures.

Dans l’ensemble, le rapport se félicite de la bonne mise en œuvre des règles de Schengen (gestion des frontières extérieures, coopération policière, politique de visas, protection des données), mais pointe les efforts qui restent à faire dans le domaine de la politique de retour, et du système d’information Schengen.