Né le 31 décembre 1964 à Tidermène, dans le cercle de Ménaka, El Hadj Ag Gamou est un général de division touareg dont le parcours a profondément marqué l’histoire du Mali. Issu de la tribu Imghad, traditionnellement considérée comme vassale dans la société touarègue, il s’est imposé comme une figure clé dans la défense de l’intégrité territoriale du pays.

À seulement 16 ans, El Hadj Ag Gamou rejoint l’armée libyenne au sein de la Légion verte, où il côtoie des figures majeures comme Iyad Ag Ghali. Après une formation intensive en Libye et un passage en Syrie avec les forces spéciales, il participe à la guerre civile libanaise aux côtés des Palestiniens. De retour en Libye, il est impliqué dans la guerre tchado-libyenne avant de rentrer au Mali en 1988.

Implication dans les rébellions Touarègues

Lors de la rébellion touarègue de 1990-1996, El Hadj Ag Gamou s’engage dans l’Armée révolutionnaire de libération de l’Azawad (ARLA). Des divergences avec Iyad Ag Ghali, leader du Mouvement populaire de libération de l’Azawad (MPLA), mènent à une rupture en 1994. Cette période est marquée par des tensions internes au sein des différentes factions touarègues.

Intégration dans l’armée malienne et missions internationales

Après les accords de paix de 1996, il intègre les Forces armées maliennes (FAMa). Formé à l’école militaire de Koulikoro, il est affecté dans la région de Ségou en tant qu’officier d’état-major. En 1999, il participe à la mission de maintien de la paix de l’ONU en Sierra Leone (UNAMSIL). À son retour, il est promu lieutenant-colonel et reçoit la médaille de la valeur militaire. Il est ensuite assigné à Gao en 2001, puis à Kidal en 2005.

En 2007, face à la rébellion menée par Ibrahim Ag Bahanga, El Hadj Ag Gamou dirige l’opération Djiguitugu, qui aboutit à la neutralisation de plusieurs bases rebelles. Proche du président Amadou Toumani Touré, il est nommé chef d’état-major adjoint en 2010 et plaide pour une meilleure représentation des Touaregs et des Arabes dans les postes militaires du nord du Mali.

Création du GATIA

En août 2014, il fonde le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA), une milice pro-gouvernementale visant à stabiliser le nord du Mali. Bien qu’il n’affiche pas officiellement son soutien en raison de sa position au sein de l’armée, son influence sur le GATIA est largement reconnue. Son initiative est soutenue par le président Ibrahim Boubacar Keïta, renforçant ainsi son poids politique et militaire dans la région.

Nomination au poste de Gouverneur de Kidal

Le 22 novembre 2023, El Hadj Ag Gamou est nommé gouverneur de la région de Kidal, peu après la reprise de la ville par l’armée malienne et ses alliés. Cette nomination symbolise le retour de l’État malien dans une zone longtemps contrôlée par des groupes armés et constitue une étape majeure dans la stabilisation du nord du Mali.